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1966 – 1981 : Nautic-Ski Electronic, « Lip est toujours en avance d’une montre »

Dépliant publicitaire pub montre sur la Lip Nautic-Ski Electronic 1967 @Musée du Temps

Dépliant publicitaire pour présenter la nouvelle montre Lip Nautic-Ski Electronic étanche en 1967 / Source : Collection du Musée du Temps (Besançon)

Montre officielle des XeJeux Olympiques d’Hiver de Grenoble en 1968, dont Lip est chronométreur en partenariat avec Omega (Manufacture Suisse), la Lip Nautic-Ski Electronic est une référence du catalogue Lip de la fin des années 1960 à 1981. Également montre célébrant le centenaire de Lip (1867 – 1967), elle est présentée comme fer de lance d’une production dont la fiabilité et la qualité ne sont plus à démontrer.
Montre de plongée au tempérament d’aventurière, la Nautic-Ski est le fruit d’un long processus de développement, usant des meilleurs composants et solutions technologiques de l’époque.

Première montre de plongée Française étanche à 200 mètres de profondeur, elle use d’un boîtier Supercompressor très technique à deux couronnes directement issu de la manufacture E.P.S.A., ainsi que d’un mouvement unique, propre à la fabrique de montres Lip, l’Electronic R184 Dato. Telle que le scandait la publicité promouvant la Lip Nautic-Ski Electronic en 1967 : 

« Lip est toujours en avance d’une monte »

Un écrin d’acier pour un mouvement Lip inédit, l’Electronic R184

Montre Besançon Lip Nautic Ski Electronic grise 1969 et noire 1967

Montres Lip Nautic-Ski Electronic référence 42.605 (cadran gris, en haut) de 1969 et Lip Nautic-Ski Electronic référence 42.554 (cadran noir, en bas) de 1967 / Source : Fond privé HAOND Clément

La raison d’être principale de la Nautic-Ski Electronic tient dans une partie de son patronyme, « Electronic ». Sous un anglicisme déroutant pour une manufacture Française, se cache une technologie exceptionnelle, fruit de près de 15 années de recherches Lip. Ni totalement mécanique, ni totalement électronique comme peut l’être un mouvement Quartz, l’Electronic Lip se caractérise par l’usage d’une pile en lieu et place du ressort de barillet, annulant ainsi la fastidieuse tâche du remontage quotidien d’une montre mécanique conventionnelle. 

Évolution du Calibre R148 breveté par Lip, le R184 en est la variante Dato, dénomination commerciale du système de calendrier sur un mouvement d’horlogerie chez Lip. Le R148, commercialisé dès la fin d’année 1962 succède immédiatement au trop novateur Calibre R27, premier mouvement électromécanique d’Europe, et second au monde. Ce dernier, bien qu’étant d’une conception technique jusqu’ici jamais vue en horlogerie, va souffrir de son lancement précipité, et d’une fiabilité aléatoire, le cruel sort de ce qui est en avance sur son temps. Mais Lip redresse la barre, emmenée par un patron, Fred LIP,  aventurier et fantasque. Ainsi, 4 ans après la commercialisation du R27, le R148 lui succède. Plus performant, plus compact, ne nécessitant qu’une seule pile et d’une fiabilité largement accrue, ce mouvement va faire la richesse économique et technologique de la manufacture Lip, en relançant l’usage de l’électricité en horlogerie.

Comparaison Lip Electronic R148 184 mouvement Lip R23 mécanique @SHL

À gauche : Mouvement Electronic Lip R148 / R184
À droite : Mouvement mécanique à remontage manuel Lip R23
/ Source : Service Histoire Lip

Pour simplifier le principe de fonctionnement de ces mouvements, nous pouvons tout d’abord partir du fait qu’une pile électrique remplace le traditionnel ressort de barillet, lame d’acier spiralée qui, une fois comprimée, fournie la force motrice du mouvement en se détendant progressivement.
Cette pile délivre du courant à une bobine, cette dernière emmagasine alors de l’énergie, puis la communique au balancier à un instant T, sous forme d’impulsions électromagnétiques. À la manière d’un électro-aimant,  le cycle s’auto-entretient pendant plus d’une année, avec une régularité inédite pour l’époque. Un échappement direct « compte » ces oscillations, puis il les transmet à un train de rouages classiques qui affiche l’heure par un jeu de trois aiguilles sur le cadran. 

Fascicule technique mouvement de montre Lip Electronic R148 R184 dato 1962

Principe de fonctionnement des mouvements Electronic Lip R148 et R184 issu d’un fascicule technique destiné aux horlogers réparateurs Lip / Source : Fond de documentation privé HAOND Clément

L’emploi d’une micro-pile comme organe moteur du mouvement, et de la force electro-magnétique comme organe régulateur est unique à ce niveau de commercialisation et d’automatisation. Ne croyant pas en l’avenir du remontage automatique d’un mouvement mécanique, Fred LIP et son bureau d’étude horlogère vont œuvrer à la conception, puis à la fiabilisation de la technologie Electronic Lip dans les années 1950 et 1960. La manufacture bisontine est seule, dans le paysage horloger mondial, à développer commercialement l’électro-mécanique entre 1945 et 1980. Solution technique plus complexe, mais plus efficiente que le remontage automatique, l’Electronic Lip offre une stabilité de réglage et de fonctionnement inédite, y compris lorsque la montre n’est pas portée. Le savoir-faire technique des services internes Lip de l’usine de Palente, l’expérience plus que décennale concernant la standardisation des coûts et la facilité d’exécution acquise par Lip font le reste, en propulsant les mouvements R148 (1962) puis R184 (1964) au panthéon des innovations horlogères. 

Ainsi, au milieu des années 1960, Fred LIP possédait un mouvement révolutionnaire, innovation majeure qui marque la maîtrise technique complète de la marque phare de Besançon. Cette technologie symbolise l’affrontement entre la technique Française, et plus précisément celle de Lip avec l’Electronic, et la technologie Suisse, basée sur l’usage du remontage automatique. Lip se devait de démontrer la prééminence de l’Electronic par une montre singulière, aussi technique que l’est le mouvement R184 qui l’anime, symbole de 100 ans d’avant-garde Lip. C’est dans cette atmosphère que prend racine le projet Nautic-Ski Electronic, au milieu des années 1960. 

Super-Compressor, pour une montre « Super-étanche »

Publicité Ervin Piquerez SA EPSA fabrique de boîtier 1964

Publicité E.P.S.A. de 1964 / Source : Service Histoire Lip

Un mouvement anime la montre, mais il lui manque une carrure. Le boîtier sera rapidement trouvé auprès de la manufacture de boîtes Suisse E.P.S.A., acronyme d’Ervin PIQUEREZ Sociéte Anonyme. Pièce d’acier inoxydable « super-étanche » comme le vantait les publicités Lip de l’époque, la Nautic-Ski va être pourvue du meilleur de ce qui se faisait à l’époque en matière de boîtier de montre de plongée. Le « Super-Compressor », marque et modèle déposé par E.P.S.A. dans les années 1950 se distingue par plusieurs systèmes brevetés spécifiques à la pratique de la « plongée sous-marine de type professionnel ». 

  • Principale caractéristique du boîtier Super Compressor EPSA, sa lunette interne, et par extension, les deux couronnes à 2h et 4h. La couronne située à 2h permet de contrôler la rotation de la lunette interne, celle qui se trouve à 4h permet, dans le cas du mouvement Electronic Lip R184, de régler l’heure à la manière d’une couronne de remontage traditionnelle. Surdimensionnées et épaisses, elles sont faciles à manipuler en immersion, y compris avec des gants par exemple. La résistance qu’opposent les joints toriques qui assurent l’étanchéité du boîtier sur cette partie exposée de la carrure permet de limiter les manipulations involontaires lors de la plongée. Nous y reviendrons par la suite, mais les couronnes sont initialement, et sur une courte période signées du logo Lip. Après 1967, elles seront systématiquement striées sur les modèles à boîtiers rond et sur les Super Nautic-Ski, sur les Lip Nautic-Ski à boîtier coussin, les 2 couronnes sont lisses.
    C’est également pour une plus grande sécurité que la lunette chronographique se trouve sous le verre. Ainsi protégée par un épais dôme de verre minéral (ce dernier doit résister à une pression de plus de 20 bars aux alentours de 200 mètres de profondeur, soit une force verticale de plus de 20kg par cm2), la lunette ne peut donc pas, par maladresse, être manipulée. Cette lunette joue un rôle vitale pour les plongeurs dans les années 1960. Le zéro de celle-ci (matérialisé par un triangle de matière luminescente type Tritium) est aligné au début de la plongée sur l’aiguille proéminente des minutes. Au cours du déroulé de la plongée, l’aiguille des minutes poursuit son défilement. Il suffit ensuite de noter ses temps de plongée parallèlement aux profondeurs lues sur le profondimètre que porte tous les plongeurs en bouteille. Ensuite, un rapide calcul via une table de plongée, et le plongeur connaissait ainsi les temps de paliers nécessaires pour sa remontée vers la surface, sans risque d’accidents de décompression.
    Brevet boîtier Super Compressor EPSA Lip Nautic Ski Eletcronic

    Brevet boîtier Super Compressor EPSA Lip Nautic Ski Eletcronic / Source : Service Histoire Lip

  • Seconde caractéristique du boîtier Super Compressor du manufacturier E.P.S.A., son fond spécifiquement pensé pour la plongée sous-marine. Problématique majeure qui s’oppose à l’étanchéité d’une montre, la pression qu’exerce la colonne d’eau au dessus du plongeur va être utilisée par E.P.S.A. pour renforcer l’imperméabilité de son boîtier. Ainsi, le fond vissé monobloc en acier inoxydable (signé du blason de la manufacture Lip à l’extérieur, et du scaphandre de la manufacture Piquerez) repose sur un ressort. Le fond ne comprime donc pas totalement le joint torique de boîtier. Ce stratagème permet d’une part une contrainte moindre du joint, mais surtout, le fond dispose d’une toute petite part de mobilité. Ainsi, l’augmentation proportionnelle du couple pression/profondeur exerce sur le fond de boîtier une force de plus en plus grande, qui comprime à son tour le joint. Le système EPSA offre une étanchéité à 200 mètres uniquement lorsque l’usage le nécessite.

Un nom légendaire pour une grande montre

S’adaptant aux demandes stylistiques changeantes, la manufacture Lip va employer 3 boîtiers différents en provenance directe des ateliers d’E.P.S.A.. Le boîtier rond classique va cohabiter avec un boîtier massif qui recouvre les couronnes, pour augmenter le degrés de sécurité en plongée. Un troisième boîtier va être employé à partir des années 1970, ce dernier se trouvant à mis chemin des deux précédents avec une forme coussin, les couronnes se trouvant à moitié encastrées dans la carrure. 

3 variantes de boîtiers montres Lip Nautic Ski et Super Nautic Ski @Service Histoire Lip

3 variantes de boîtiers montres Lip Nautic Ski et Super Nautic Ski / Source : Service Histoire Lip

Afin de parachever sa réalisation, Fred LIP va affubler sa montre d’un nom mythique, qui vient surplomber la technologie Electronic sur les divers cadrans permis par 14 années de production. Nautic-Ski, deux termes accolés qui ne sont pas dénués de sens, l’illustre patron de la manufacture Lip étant un homme plein de ressources. L’affiliation à Nautic est assez limpide, puisque la vocation primaire de la Nautic-Ski Electronic est la plongée sous-marine, et plus globalement le milieu aquatique. Certainement dans une logique d’internationalisation, et pour suivre l’exemple de l’Electronic, la mention Nautic use alors d’un anglicisme. 
Pour ce qui est du suffixe Ski, il faut en chercher la raison dans la passion que partage Fred LIP et sa fille, Muriel, celle du Ski Alpin qu’ils pratiquent à haut niveau. Cette dernière étant par ailleurs membre de l’Equipe de France de Ski Alpin dans les années 1950, il n’en fallait pas plus pour donner un nom à la montre du centenaire Lip (1967). Également désignée comme montre officielle des Xe Jeux Olympiques d’hiver de Grenoble en 1968, le dénomination Nautic-Ski trouvait là toutes ses lettres de noblesse. 

Du poignet de plus grands … au déclin de la première manufacture horlogère de France

Dès sa promotion officielle en 1968, la Lip Nautic-Ski, puisqu’à cette période il n’existe qu’une seule variante, la référence 42.554 (boîtier rond, cadran noir), et en astucieux publicitaire qu’est alors Fred LIP, va s’afficher aux poignets de stars d’alors. Personnalités du sport notamment, la Lip Nautic-Ski est la partenaire de Jean-Claude KILLY, ou encore des sœurs GOITSCHEL pour les Jeux Olympiques de Grenoble, début 1968. D’ailleurs, elle équipera l’ensemble de la délégation Française à Grenoble. Il en sera de même pour les XIXe Jeux Olympiques d’Été de Mexico, qui se tiennent la même année, où, sur décision du Ministère de la Jeunesse et des Sports, la totalité des athlètes recevra une Nautic-Ski. Il est toutefois intéressant de noter qu’une Lip Nautic-Ski spéciale, gravée des anneaux Olympiques est offerte fin 1967 aux meilleurs horlogers dépositaires de la marque Lip et à certains horlogers Lip de la région Grenobloise, lors d’une entrevue inédite de Fred LIP. 

Symbole du degré d’exigence absolu dont Lip S.A. d’horlogerie va faire preuve, la Nautic-Ski va rythmer les harassantes journées de mer du grand navigateur Français Eric TABARLY. Pourvu d’une « N-S » référence 42.554 à boîtier rond et cadran noir, le skipper hors-pair, vainqueur de nombreuses courses à bord des novateurs « Pen Duick » de sa conception va couvrir de gloire, à l’instar des Himalaya des années 1950, sa montre Lip. Parfaitement étanche jusqu’à 200 mètres de profondeur, munie d’une lunette permettant le calcul de temps de navigation et invariablement précise grâce à son mouvement Electronic, elle est la montre d’excellence pour le navigateur. Ainsi, quoi de plus exigeant qu’un skipper en compétition pour démontrer l’infaillibilité de la Lip Nautic-Ski, quelque soit les conditions qu’elle affronte. 

Au delà de célébrités, la Nautic-Ski est la « tool-watch » idéal pour nombre de corps de métier ou de passion. Majoritairement achetées dans le marché civil, les Nautic-Ski vont servir aux pompiers, aux plongeurs-secouristes, aux amateurs d’apnée, aux sportifs accomplis pratiquants le ski, la natation, le sport automobile, et autres sports d’actions. Ajoutons à cela les scientifiques travaillant en milieu humide, à l’instar de certains équipiers de missions Cousteau dans les années 1960 et 1970.
Anecdote personnelle au cœur du récit, la montre Lip Nautic-Ski Electronic référence 42.605 à cadran gris et bracelet Tropic Star (manufacture Suisse de bracelet en caoutchouc vulcanisé) d’origine présentée plus haut a servie son premier et unique propriétaire, Monsieur P., lorsqu’il était, à la toute fin des années 1960 et durant les années 1970, successivement maître nageur, pompier puis sapeur-pompier plongeur et entraîneur d’une grande équipe de Kayakistes. Pour toutes ses activités liées au milieu aquatique, et nécessitant de pouvoir calculer rapidement des temps, la Lip Nautic-Ski, lorsqu’il la vu chez l’horloger de son village, c’est immédiatement imposée. Et ce fut son cadeau pour l’année 1969.

Aboutissement technologique de l’ingénierie Lip par son mouvement unique et son design, primauté du savoir-faire horloger avec un boîtier Suisse techniquement remarquable, la Nautic-Ski, telle que la citait la publicité en 1967 est :

… la dernière audace de 100 ans d’avant garde chez Lip

Photographies publicités montre Lip Nautic Ski Electronic

Publicités montre Lip Nautic Ski Electronic / Source : Fond privé HAOND Clément

La Lip Nautic-Ski en 6 points :

  • Boîtier EPSA Swiss Made Super Compressor breveté et étanche à 200 mètres de profondeur. Singulier par sa lunette interne bidirectionnelle et ses doubles couronnes. Le tout, réalisé dans un bloc d’Acier Inoxydable de haute qualité, fond vissé à empreinte polygonale. 3 variantes vont se côtoyer, un boîtier rond classique, un boîtier coussin et un boîtier rond massif.  

  • Mouvement Electronic Lip R184 entièrement conçu, dessiné, testé et manufacturé par Lip S.A. d’horlogerie à Besançon, au cœur de l’usine de Palente. Révolutionnaire car il ne se remonte pas, assure un fonctionnement et une excellente précision durant plus d’une année, le R184 est réalisé sur base du Lip R148 dont il est la version à quantième (DatoLip) :

      • Seconde centrale directe
        Calendrier à guichet
        Ø 26 mm
        Épaisseur : 6.750 mm
        Exécuté en 14 rubis
        Laiton spécial horlogerie

  • Cadrans : systématiquement à larges indexs recouvert de Tritium. 4 configurations d’indexs vont s’échelonner au fil des années : type référence 42.554 / type référence 42.608 / type référence 42.685 / type référence 42.827.
    13 variantes de couleurs vont se côtoyer, pour livrer 20 modèles de Nautic-Ski ou Super Nautic-Ski différents.

  • Verre fortement bombé et très épais, réalisé en matière minéral, spécifique au boîtier Super Compressor, une creusure permet de laisser libre la lunette interne (certains verre actuel ne se montent pas, ou bloque la lunette par l’absence de cette creusure).

  • Bracelets : D’origine, quasiment toutes les Lip Nautic-Ski et Super Nautic-Ski étaient équipées de bracelets Tropic fabriqués en Suisse. De type imputrescible, ils étaient assortis à la couleur du cadran de la montre (noir, bleu, gris, vert, orange, les combinaisons sont presque infinies). Lip va utiliser des Tropic classiques quadrillés et des Tropic Sport (grands trous) en monte d’origine sur les Nautic-Ski et Super Nautic-Ski. Nous pouvons toutefois noter une exception, puisque la Super Nautic-Ski sera proposée entre 1970 et 1973 avec un bracelet métallique d’origine, sous la référence 42.657 (un Tropic Sport bleu reste disponible, 42.684).

  • Production entre la fin Août 1966 et 1981, commercialisation entre 1967 et 1981.

Sources :

  • M-P. COUSTANS et D. GALAZZO, Lip des heures à conter, Édition Libris, 2000 et nouvelle Édition Glénat, Grenoble, 2017
  • Fond de documentation privé sur la Manufacture Lip, HAOND Clément
  • Fond de la série 5Z des Archives Municipales de la Ville de Besançon, dont notamment un fond sur la publicité Lip par Publicis pour l’année 1967. 

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