1960-62 – 1981 : L’usine Lip de Palente, « le rêve de Fred LIP »
Majestueux édifice qui se dresse au cœur d’une forêt de verdure, en périphérie Est de la cité horlogère de Besançon, le domaine de Palente va être le décor de l’édification d’une citadelle industrielle à la gloire de son seigneur, au tournant des années 1960. Fred LIP, puisque c’est le nom de ce valeureux horloger Bisontin, en est le commanditaire dès le milieu des années 1950. La construction de son usine, selon ses plans et exigences de modernité dès 1960 marque l’apogée du fleuron de la production horlogère Française et Européenne, que la manufacture de montres Lip symbolise.
« La nouvelle usine (Lip) de Palente est conçue pour les vingt années à venir » (Bulletin Lip de Mars 1961)
On ne fabrique pas 500 000 montres [par an] dans une usine prévue pour une cadence de 50 000, mais bien plutôt dans une une usine prévue pour un million. Cette usine, c’est LIP III (Message de Fred LIP dans le Bulletin Spécial LIP III Besançon Palente de Mars 1961)
C’est en ces quelques mots que tient l’élément fondamental de la construction d’un nouvel ensemble de production pour la décennie 1960, qui devra être marquée par l’heure Lip. Depuis le début du XXe siècle, l’affaire Lip, qui verra se succéder 3 générations de LIPMANN, est une des firmes les plus prospères de France et d’Europe. Ceci aura pour conséquence de transporter l’atelier artisanal de production du 14 de la Grande Rue à Besançon (au cœur du centre ville) à l’usine du quartier de la Mouillère (rue des Chalets) en 1903. Mais à la reprise de l’affaire familiale par Fred LIPMANN, en 1944 – 1945, l’augmentation de la production surpasse les capacités viables de l’usine de la Mouillère, et la nécessité de construire une nouvelle entité se fait, plus que jamais, pressante au milieu des années 1950.
La notoriété de la manufacture Lip est à son paroxysme depuis la création du Comptoir LIPMANN en 1867, par Emmanuel. Sur le plan économique, la S.A. LIP, en 1960, est la 8e puissance horlogère mondiale avec 550 000 montres empierrées produites sur l’année (Omega, par exemple, se trouve en 6e position avec 750 000 montres fabriquées). L’agrégation de nouveaux départements qui viennent s’ajouter au secteur de prédilection de Lip qu’est l’horlogerie et la fabrique de montres impose également d’agrandir l’usine (un département machines-outils voit le jour, un équipements civiles et militaires également, etc …).
Mais au delà de ces considérations techniques et économiques, la construction d’une nouvelle usine tient en la personne de Fred LIP, qui souhaite marquer l’histoire par un édifice à son image, et quoi de plus parlant pour un industriel que de laisser à l’exaltation contemporaine puis à la postérité son usine. De plus, ce fantaisiste patron veut offrir un espace de travail sain, aéré, vivifiant et favorisant le travail bien fait et la qualité de sa production à ses salariés. Cela fait écho au tentaculaire réseau de l’usine de la Mouillère, fait de bâtiments disparates et qui occupe la quasi totalité de la rue des Chalets, à Besançon.
Du « Domaine de Palente » à l’usine la plus moderne d’Europe.
Ainsi, dès 1953, le terrain du « Domaine de Palente » à quelques kilomètres au Nord-Est de la cité horlogère de Besançon est acheté par la société LIP S.A. d’horlogerie. Dès la fin des années 1950, Fred LIP mûrit un projet grandiose, presque pharaonique au cœur d’un havre de paix verdoyant. Histoire dans l’histoire, le « Domaine de Palente » fut l’apanage du Baron de Palente Jacques TERRIER, qui le possède de 1809 à 1849, date de sa mort. Vendu successivement, il sera acheté par Fred LIP en 1953.
60 000 puis 90 000 m2 de terrain appartiennent alors à la manufacture Lip, en plus du château de l’ancien Baron de Palente. Sur ces 9 ha, Fred LIP et son cabinet d’architecte dirigé par Olivier POMPONNE DE BAZELAIRE lance, le 15 Mars 1960, la construction d’une usine de fabrication horlogère de 24 000 m2, deux fois plus vaste que la vieillissante usine de la Mouillère. Construite autour de 2 puis 3 corps de bâtiments reliés par une passerelle chère au cœur de Fred LIP, celle-ci lui rappelant la passerelle de l’usine de la Mouillère, il s’agit d’une des usines les plus spacieuses d’Europe.
Immédiatement prévue pour accueillir les 1500 employés de la manufacture Lip, cette cathédrale d’acier et de verre se démarque par sa modernité, tant dans la conception des espaces que par les équipements innovants qu’elle renferme. Les plans sont conçus selon les demandes de chaque service, et sous la coupe de la discipline sociologique, puisque le sociologue M. FERRAND supervise et oriente la conception de la future usine (il mène une étude d’une année dès 1955 pour Lip). Dès le 8 Septembre 1960, les premiers Lip intègrent l’usine flambant neuve de Palente, dont la majeure partie est encore en construction.
Un ravitaillement routier s’organise pour faire la jonction entre les deux usines, puisque la Mouillère reste en activité. Au fur et à mesure de l’avancement des travaux à Palente, des services complets déménagent la veille de la rue des Chalets, pour poursuivre le travail abandonné la veille à la Mouillère, le lendemain à l’usine de Palente. La production ne sera jamais stoppée, ce qui représente une prouesse pour une usine de cette envergure.
Sans totalement renier la tradition horlogère, l’usine de Palente se part de larges baies vitrées rectangulaires afin d’inonder de lumière naturelle les ateliers de production. Le plus grands des 3 bâtiments dispose d’un système d’éclairage zénithale, la lumière provenant donc du plafond, limitant les risques de réverbérations et d’éblouissement pour la partie fabrication. Le reste des locaux bénéficient d’un éclairage latéral. L’éclairage naturel fourni par le soleil est complété par un système d’éclairage artificiel.
Architecture d’acier, de verre et de fines dalles de bétons , la disposition des bâtiments tient compte de deux facteurs : Dans un premier temps, de l’issue des études sociologiques et internes menées par Lip entre 1955 et 1957, puis, dans un seconde temps, du terrain et des prérogatives de résistances au poids des machines notamment. Initialement, un seul corps de bâtiment devait contenir l’ensemble des Groupes Lip qui animent jusqu’en 1960-1962 l’usine de la Mouillère. Le choix sera finalement porté sur un ensemble de 3 bâtiments, organisé autour du bâtiment de production (N°3 sur la photographie ci-dessous). .
Le bâtiment N°3 renferme l’Atelier de fabrication, d’où la matière première pénètre par la partie Nord, et ressort en pièces finies prêtent à être assemblées. Se développant sur 2 niveaux, sa surface occupe 10 700 m2. À son extrémité Sud, le local N°2 concerne la centrale des fluides, reconnaissable à son toit en dents de scie différent du reste de l’usine. Dotée d’une gestion automatisée, cette section technique gère les fluides de Palente, dont les diverses huiles, l’eau, l’air comprimé et une pompe à vide pour l’outillage des horlogers. Ce développement massif, point névralgique pour la production, est enserré par 2 édifices. À sa gauche, relié par une première moitié de passerelle, se trouve les vestiaires, les douches et le vaste restaurant d’entreprise (N°1). À l’opposé, le plus petit des 3 bâtiments accueil en N°4 l’assemblage du département horlogerie, et en N°5 les locaux commerciaux, administratifs, de réceptions et de la direction, dont le bureau de Fred LIP qui se devine au premier étage, en façade, dans le prolongement de 6 baies vitrées. Développé sur 3 et 4 niveaux, il couvre une surface de 7 000 m2.
En plus de multiplié par plus de deux la surface de l’usine, Lip III – Palente apporte un lot important d’innovations technologiques et ergonomiques dédiées aux salariés de la firme Bisontine. Dans cet esprit de « Patron-Social », qui sera l’étiquette de Claude NEUSCHWANDER lorsqu’il reprend l’affaire Lip en 1974, Fred LIP prend soin de ses employés pour se garantir leur fidélité et leur savoir-faire. Un ouvrier ne dira t-il pas lors du premier conflit Lip qui éclate en 1973 « que chez Lip, on fait parti de l’élite horlogère ».
Le parc machines est renouvelé pour suivre le passage du 110/220 volts au 220/380 volts, et pour bénéficier des meilleures technologies. Des machines-outils Suisses, Allemandes, Françaises mais également de conception Lip grâce au concours de la Société Oranaise de Construction (S.O.C. / Propriété de Lip) sont installées à Palente. Preuve d’une modernité sans faille, l’âge moyen de l’équipement de l’usine de Palente ne dépasse par 6 années en 1962. Deux chaudières assurent la constance de la température dans l’ensemble de l’usine, le tout étant réglé automatiquement, sans intervention du personnel technique. Les planchers sont en dalles métallisées, afin de les rendre le plus anti-poussière possible. Ennemi de premier ordre dans la conception horlogère, la poussière est bannie de l’usine par un puissant système de filtration de l’air. Les services nécessitant une constance absolue de la température sont même équipés, dès le début des années 1960, de l’air climatisé, à l’instar de la métrologie ou du service de chronométrie. Enfin, le large parc qui ceinture l’usine apporte certes un cadre agréable de travail, mais la conservation de tous les arbres, y compris ceux ayant été déplacés lors de la construction de l’usine, sert également de bouclier naturel contre la poussière.
Une usine à l’image de son patron … et célébrant son génie
Fin mai 1962, l’ensemble des activités de l’usine de la Mouillère ont été déménagé, l’usine Lip III-Palente est pleinement opérationnelle. L’usine est officiellement inaugurée le 8 Septembre 1962, en présence d’une délégation d’officiels de la région, mais également de l’échelle nationale, puisque le Ministre de l’Industrie en personne, Michel-Maurice BOKANOWSKI, fait le déplacement. D’anciens élèves de l’Ecole d’Horlogerie de Besançon, « l’Horlo », sont également conviés, tout comme le directeur de cette dernière à l’époque. Déambulant dans une usine flambant neuve, ce parterre d’invités venus célébrer Fred LIP et l’entreprise qu’il administre évoque un lieu extraordinaire dédié à la production horlogère d’élite. Par ailleurs, l’histoire retiendra la célèbre maxime de Fred LIP qui, une fois la visite ministérielle cadencée menée à son terme, déclarera « Messieurs, nous avons battu un record puisque je vais vous libérer avec 7 minutes d’avance !« .
Mais ce qui frappe d’étonnement les visiteurs de Palente reste l’immense fresque qui orne le mur de la réception de l’usine, que surplombe le bureau de Fred LIP. « La chronologie du temps« , œuvre du peintre Gaston GOOR, est une demande spéciale du patron de la manufacture Lip qui vise à célébrer l’histoire horlogère, mais surtout à magnifier l’histoire horlogère de Lip, et de Fred LIP. Ce dernier est évidemment représenté, au centre et en habit du XVIe siècle, discourant avec Galilée. Son père Ernest devise sur la droite avec Einstein, tandis qu’un flot d’inventions Lip traverse la scène, suspendues dans le ciel par une force enchanteresse. Des muses, des anges et deux calendriers zodiacaux complètes la scénographie, sur fond de vallée céleste, empruntée aux plus belles descriptions du Paradis. Ayant eu la faveur de faire éditer des poèmes en 1960, Fred LIP est passionné de sciences mais également de littérature et de faits intellectuels, allégoriques, ce qui explique cette mise en scène stupéfiante dans le hall de son usine. Palente est à l’image de ce que Fred LIP est, une source de génie intarissable, mais au caractère fantasque. Le sérieux se mêle à l’espièglerie, tant dans le bâtiment que dans la psychologie du personnage qui l’administre.
Comble de l’éloge que Fred LIP livre à son patronyme, et à ceux de sa famille l’ayant porté avec lui dans sa version originelle de LIPMANN, il fait réaliser deux bustes à la gloire de son père, dont il était un grand admirateur, et à celle de son grand-père, fondateur de la dynastie horlogère des LIP(MANN). La passion pour l’Art chez Fred LIP n’a pas de limite, d’autant plus lorsqu’il commémore sa réussite, et accessoirement celle de ses prédécesseurs. Ces deux bustes en bronze regardant avec admiration l’usine et le bureau de Fred LIP sont solidement fixés sur un piédestal à fût droit couvert de marbre. Accueillant les visiteurs de l’usine de Palente, ils sont astucieusement placés en avant de par et d’autre des portes à ouverture automatique qui sépare le hall d’entrée de la direction du parc du « Domaine de Palente ». Pour l’anecdote, lors du premier conflit Lip qui ébranle l’entreprise, ces deux bustes seront utilisés comme projectiles lors d’une charge de C.R.S., au cours de l’été 1973.
Du sommet à la ruine
Toute la période des années 1960 est assez faste chez Lip, puisque la manufacture Bisontine enregistre un record de production en 1962, avec 600 000 montres fabriquées. La grande innovation de l’ère « Palente » sera la seconde génération de montres Electronic, avec les mouvements R148 et R184, qui équiperont entre autre la Nautic-Ski Electronic, montre de plongée emblématique que Lip produira de 1967 à 1981. L’automatisation est encore accélérée et l’assemblage des montres est quasi exclusivement réalisé par des chaines de montage automatiques, permettant à Lip de réduire encore les coûts de production de ses mouvements, et de proposer des montres à un prix de vente deux à trois fois inférieur à celui des marques Suisses concurrentes. De plus, la fin des années 1960 marque les premières recherches sur le Quartz Lip, menées dans le laboratoire de développement de l’usine de Palente.
Au delà de l’horlogerie, le formidable outil de production modernisé et à la pointe de la technologie du complexe de Palente permet à Lip de travailler pour la Défense Nationale via son département Armement, ou encore pour le Commissariat à l’Énergie Atomique (C.E.A.), auquel le département Industrie qui fournis des bras manipulateurs à commandes magnétiques via son service « Haute Précision », afin de manipuler en toute sécurité des matériaux radioactifs par exemple.
Mais le déclin de l’horlogerie Française face à ses concurrents étrangers est déjà amorcé. À la fin des années 1960, la manufacture Lip accuse une progression moindre des ventes. L’immense vaisseau d’acier du quartier de Palente apparaît comme surdimensionné, la demande n’étant pas proportionnelle à la capacité de production. La nécessité d’ouvrir le capital pour renflouer l’entreprise se fait pressante. En 1967, l’actionnaire Suisse Ébauches S.A. (E.S.A.) rachète 33% des actions de la firme Lip, quelques années après, elle aura la majorité au Conseil d’Administration. Obligeant Lip à acheter de plus en plus d’ébauches chez les sous-traitants Allemands d’E.S.A., condamnant la production manufacturière de Lip. Cela conduit Lip à un premier conflit social, à la suite de l’annonce d’un vaste plan de licenciement en 1972. Fred LIP qui se rêvait en capitaine d’un navire industriel flamboyant ne va pas résister à la tempête économique qui secoue son entreprise, et il est remercié en février 1971, prié de quitter la direction active de la manufacture Lip. Il ne sera plus au premier plan pour voir sombrer son usine, dans une affaire qui portera désormais son nom, « l’Affaire Lip ».
1972 – 1973 / 1975 – 1976 : Une usine au rythme des premiers conflits sociaux d’envergure en France
1972 – 1973, près d’une année de conflit va secouer l’usine de Palente, théâtre d’un affrontement entre des ouvriers qui veulent conserver leur travail, et une direction étrangère qui souhaite au mieux assainir une entreprise en délicatesse financière, ou tout simplement éradiquer un concurrent important. Les bâtiments servent de refuge aux employés en grève, qui poursuivent la production de montres et en assurent la vente, afin de procéder aux paiements de tous les salaires.
1974 : Après la signature des accords de Dole, le travail reprend à Palente, sous la direction de Claude NEUSCHWANDER, ancien de Publicis, débauché en sauveur d’une entreprise en crise. Palente permet la création, par son outillage de pointe et le savoir-faire des employés, de la célèbre collection Design 1975, avec entre autre l’intemporelle gamme Mach 2000 dessinée par Roger TALLON, pape du Design en France. Mais l’extravagance de la construction de Palente, ce palais horloger complexe à rendre rentable tue dans l’œuf ce formidable projet de reprise. La Compagnie Européenne d’Horlogerie LIP s’écroule en 1976, emportant dans la tourmente l’usine si chère à Fred LIP. Certainement trop en avance sur son temps, et trop vaste pour un marché presque exclusivement Français, l’usine condamnait la pérennité de l’entreprise, tout en célébrant sa splendeur et sa vitalité.
La marque est reprise dès 1976 – 1977 par certains ouvriers et employés Lip, dans une légalité relative, la liquidation judiciaire et le traitement administratif de cette dernière n’étant pas totalement actés. Régularisant leur situation, et souhaitant relancer la première marque horlogère de France, les anciens Lip se structurent en SCOP, montage innovant qui ne sera accepté qu’à une seule condition, qu’ils quittent définitivement l’usine de Palente. Progressivement abandonnée, ce fleuron de l’industrie Française, usine la plus moderne d’Europe à son inauguration en 1962 n’est plus qu’une coque vide, inanimée. Dans les années 1980, l’usine est pillée, marquée des stigmates des violents affrontements de la fin des années 1970, lorsqu’il fallait alors réprimer la relance de l’entreprise, pour museler une dernière fois une affaire aux abois. Délabré, ce vaste domaine sera reconverti, après plusieurs années et la destruction d’une large partie des bâtiments, en pépinière d’entreprise.
À partir de 1981, des ventes judiciaires sont organisées afin de liquider le restant de matériel encore présent dans l’usine, en vue de vendre les bâtiments et le parc de l’ancien « Domaine de Palente ». Plus globalement, cette période du début des années 1980 symbolise la fin progressive du bastion industriel horloger et de la micro-mécanique qu’était alors la région de Besançon, et plus largement du département de la Franche-Comté. En février 1985, la dernière liquidation judiciaire acte la vente, après plusieurs baisses de prix et des mois de tractations, de l’usine et du terrain sur lequel elle est érigée, contre la somme de 4.5 millions de Francs. Un partenariat entre la chambre de commerce de la région et la ville de Besançon se porte acquéreur, en proposant un plan de réhabilitation totale de ce complexe alors en friche.
La totalité du restaurant et des vestiaires a été détruite au milieu des années 1980, pour laisser place à de nouveaux locaux. Le château de Palente, transformé en 1962 en centre médico-social et une large partie de la passerelle, emblème avec la cheminée de Palente ornée d’un monumental « LIP » sont voués à la destruction, une page se tourne et l’ère Fred LIP est définitivement révolue. Aujourd’hui, une partie des bâtiments demeure toujours similaire à ceux imaginés par Fred LIP dans les années 1950 et 1960. Malgré la disparition de la marque horlogère Lip pendant plus de 30 ans de Besançon, et son récent retour dans la région Bisontine (2014), les 3 générations de LIPMANN auront réussi à marquer la ville de leurs empruntes respectives. L’Atelier du 14 de la Grande Rue existe toujours (Centre Commercial, 1867 – 1903, Emmanuel), l’usine de la Mouillère, œuvre d’Ernest LIPMANN est quasiment intact (rue des Chalets, 1903 – 1960/62) et, nous l’avons vu, l’usine de Palente, rêve « du Fred » comme il se faisait appeler dans les couloirs de l’usine; est, malgré sa refonte, encore là aujourd’hui, derniers témoins visibles d’un passé industriel horloger vigoureux à Besançon.
Sources :
- COUSTANS Marie-Pia et GALAZZO Daniel, Lip, des heures à conter, Édition Glénat, Grenoble, 2017
- Fred LIP, Bulletin Spécial LIP III – Besançon Palente de Mars 1961, Édition Aljanvic, 1961
- Ouvrage collectif d’exposition, L’HORLOGERIE DANS SES MURS, Lieux horlogers de Besançon et du Haut-Doubs, Édition du Musée du Temps, 2019 (livret de l’Exposition éponyme au Musée du Temps)
- Collection Lip du Musée du Temps à Besançon
- Fond d’archives issues des Archives Municipales de la ville de Besançon
- Fond de documentation privé sur la Manufacture Lip, HAOND Clément
- Fond d’archives télévisuelles de l’INA sur Lip entre 1960 et 1984
- Fond photographique privé sur la Manufacture Lip issue du Service Photographique Interne de l’usine Lip, HAOND Clément